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21 octobre 2013

De retour... avec Kazuo Kamimura

Je tiens à vous présenter un mangaka que j'ai découvert et grandement apprécié ; Kazuo Kamimura.

kamimurakazuo1Né en 1940, Kazuo Kamimura grandit dans un Japon en reconstruction suite au désastre de la seconde guerre mondiale. Il étudie le design à l'université d'art de Tokyo et travaille en parallèle en tant qu'illustrateur pour une agence de communication. Son premier manga, une nouvelle, est publié en 1967. Après plusieurs collaborations, dont le célèbre auteur de chanson Yu Aku, il connaît son premier succès en 1972 avec Lorsque nous vivions ensemble. Mais il aura fallu attendre Tarantino pour que son talent soit pleinement reconnu avec Kill Bill, dont l'héroïne rend hommage à la tumultueuse Lady Snowblood.

Le style de Kazuo est délicat et sensuel, inspiré directement des estampes japonaises traditionnelles. Cependant, les sujets qu'il traite dans ses mangas sont difficiles. En effet, il fait parti de cette génération de mangaka qui ont fait grandir le manga vers l'âge adulte.

Les deux premiers titres que j'ai lus, par hasard en flânant dans les rayons de la médiathèque, sont L'apprentie Geisha de 1974 et La Plaine du Kantô de 1976. Je vais ici m'attarder sur ce dernier, qui m'a particulièrement séduite. Composée de trois tomes, cette saga s'inscrit dans un Japon troublé, affaiblit par l'après guerre et à la recherche d'un meilleur avenir. L'histoire est celle de Kinta, un jeune enfant de la région de Chiba, élevé par son grand père écrivain suite au décès de sa mère. Il rencontre alors Ginkô, une enfant énigmatique qui l'accompagnera dans cet apprentissage de la vie. La découverte, omniprésente, se retrouve sous plusieurs aspects ; la vocation de Kinta pour le dessin, la sexualité, la ville, l'occident, etc. La sexualité est révélatrice d'une période agitée ; Le Japon dévasté est alors confronté au monde occident.  Kazuo met en scène des relations parfois malsaines, notamment chez les adultes comme la mère et l'oncle de Ginkô, et d'autres plus violentes, telles que les femmes attachées, sont souvent reprises dans la série. L'identité sexuelle est également soulevée avec le personnage de Ginkô, transgenre depuis son plus jeune âge. Si la sexualité se retrouve dans toute l'oeuvre, elle reste cependant perçue à travers les yeux d'un enfants ; un acte rapide, un jeu d'adulte, à la fois inquiétant et fascinant. De plus, bien qu'elles soient très nombreuses, ces scènes ne sont pas explicitent et laissent libre à l'imagination. C'est aussi une une ode à l'amitié, à l'enfance où les souvenirs sont parfois douloureux. Les sentiments sont violents et cruels, amenant parfois jusqu'à la mort. Ces sujets sont abordés de manière crue, que ce soit dans le dessin ou l'écriture. Kazuo Kamimura renverse les tabous et nous dévoile ici certainement en partie quelques bribes de sa propre vie...

 

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