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19 février 2013

Shaun Tan, Là où vont nos pères, 2007

9782205059700-couv-I400x523Un père de famille emballe soigneusement un cadre représentant deux êtres qui lui sont chers ; son épouse et sa fille. Il doit partir, faire un très long et pénible voyage sur les traces d'autres hommes, vers de nouveaux horizons. Les adieux sont douloureux mais le père de famille sait qu'il trouvera ce qu'il cherche pour le bien de sa famille. Au delà des rails puis des mers, une grande ville lui ouvre ses portes, à lui mais aussi à des centaines, peut être des milliers d'autres migrants.

Le sujet ici évoqué est, vous l'aurez compris la migration. L'histoire est découpée en plusieurs chapitres distincts, soulignants chacunes des étapes d'intégration de cette aventure humaine. Il s'agit d'un thème universel, concernant chacun de nous, d'autant plus qu'il est traité sous une trame onirique. Cela accentue le sentiment destabilisant que l'on peut ressentir lors dans un pays étranger avec une langue, des codes, une culture différente. Ici tout le monde peut s'identifier vus que ce nouveau monde est fictif. Même les animaux domestiques ressemblent à des bêtes étranges. Tout semble par illusion familier et pourtant rien n'est reconnaissable et compréhensible dans cette nouvelle ville. Voici un ressenti qui me rappelle étrangement Kafka...

Le lecteur est aussi déstabilisé que le protaginiste : l'absence de dialogue fait résonner un lourd silence aussi déroutant que l'absence de repère pour le nouvel arrivant. Cependant, on est loin du drame ou de la souffrance car, même si l'accent est mis sur l'eloignement de la famille et de ses racines, l'espoir est présent symboliquement avec cette photo de famille que le protagoniste garde sur lui mais aussi par la bienveillance de certaines rencontres.

Le parti pris de l'illustration est tout aussi intéressant et intemporel. La couleur sepia rappelle une histoire du passé mais les décors sont eux surrealistes, futuristes qui semblent donc évoquer l'avenir. Le dessin comprend de nombreux détails, notamment pour l'architecture où un travail de précision a été donné. Un effet de douceur se dégage également, comme s'il s'agissait d'un rêve.

L'album est écrit et illustré par Shaun Tan, un Australien qui se verra récompensé pour son oeuvre en 2008 au Festival d'Angoulême. Shaun Tan a illustré de nombreux livres jeunesses et adultes.

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