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28 juin 2012

Cormac McCarthy, La route, 2006

LaRoute

Le monde a été dévasté et seule une poignée de survivants se battent pour leur propre survie. C’est dans cet air post-apocalyptique que McCarthy invite le lecteur à suivre « la route » vers le sud, entreprise par un père et son fils accompagnés d’un caddie et d’un revolver contenant seulement deux balles. L’enfant n’a pas connu le monde tel qu’on peut le connaître aujourd’hui. C’est donc à travers son père qu'il se rattache à un temps où les hommes vivaient ensemble, lui redonnant ainsi l’espoir de porter ce qu'ils appellent « le feu ».

Ces deux êtres fragiles sont en proies d’une atmosphère pesante où règnent la désolation, la peur et une barbarie humaine des plus extrêmes. La cruauté ne s’éloigne jamais ; la famine, la méfiance des uns et des autres et ce qui terrorise au plus au point ; le cannibalisme. Il est devenu le meilleur moyen de survie pour un bon nombre d’hommes et de femmes. C’est de cette façon que sont différenciés les « gentils » des « méchants » pour le père et le fils.

Les aller et retour vers le passé aident le lecteur à comprendre progressivement l’histoire de cette famille, sans pour autant nous éclairer sur l’extérieur. La cause de l’état du monde n’est jamais dévoilé et cela n’est au final pas important, c’est avant tout l’histoire de l’être humain. Celui-ci est dévoilé dans son dépouillement et archaïsme le plus total ; la volonté de survie, la conservation de son être malgré une vie impersonnelle.

Le style d’écriture est quant à lui épuré, allant à l’essentiel notamment dans les dialogues, tout en gardant une forte consonance poétique. Il est difficile de catégoriser la plume de l’auteur. L’histoire de l’homme est universelle ; elle est traitée ici avec philosophie, prenant parfois l’air d’un conte presque biblique. Le lecteur est profondément atteint dans ce qu'il a de plus intime et commun à tous les autres hommes, son propre être, menacé par ce cauchemar collectif qu'est la fin de notre monde. C’est aussi, cette inquiétude d’un parent pour son enfant, à savoir « ce qu'il adviendra de lui le jour où je ne serais plus. »

Le lecteur est terrorisé mais fasciné par l’horreur, frappé par l’écriture glaciale mais ressent de l’empathie, mis en haleine par le dénouement mais obligé quelques fois de s’en écarter pour échapper à une trop forte pression.

Le film La Route, du réalisateur John Hillcoat, est sorti en 2009 et a reçu quatre nominations. Le père est interprété par Viggo Mortensen à la prestation remarquable. Comme à son habitude, il s’investi réellement dans son personnage, très proche de celui du  roman. Le film est assez fidèle, notamment dans sa lourde atmosphère et avec quelques passages du texte retranscris mentalement par le père. Cependant, quelques passages ont été modifiés voir supprimés.

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