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10 juillet 2012

Alan Moore et Eddie Campbell, From Hell, 1991-1996

fromhell

Dans le quartier malfamé de WhiteChapel, un prince dévergondé s’éprend d’une femme aux mœurs légères. Cette double vie secrète finit par être révélée à la famille royale où la reine Victoria décide de mettre un terme à cet honteux caprice. L’affaire devient grave lorsqu’un groupe de prostituées menace de révéler l’existence d’un enfant illégitime… Pour les faire taire, la reine fait appel à la Franc-maçonnerie et plus précisément à son médecin William Gull, ce dernier dépassant largement les attentes de ses maîtres... C’est durant l’automne 1888 que le servant de la famille royale va commettre les atroces meurtres et c’est là, que commence l’effroyable histoire de Jack l’éventreur.  Difficile enquête pour l’inspecteur Abberline qui doit faire face aux entraves de la famille royale et à la surmédiatisation de l’affaire…

Il s'agit d'un ouvrage difficile d’accès par son volume conséquent (près de 600 pages), un graphisme un peu rebutant et une intrigue qui a du mal à se lancer. Mais il faut se faire violence pour continuer la lecture car au fil des pages, on découvre alors un pur chef d’œuvre du talentueux Alan Moore. Il dépeint avec justesse le Londres de la fin du XIX et de l’ère victorienne. Sinistre et sale, il pointe du doigt la condition des femmes, le fossé entre les différentes classes sociales et leurs méprises ainsi que l'influence des Francs-maçons. Le réalisme est d’autant plus flagrant par la grande documentation de l’auteur et le dessin sans pudeur, peu flatteur, aussi bien dans les scènes de sexes que celles des meurtres, assignées de coups de crayon.  

C'est aussi l'humanité avec tout ce qu'elle a d'universelle qui est ici étudiée ; cette fascination pour l’horreur incarnée par le docteur Gull mais aussi les journalistes représentants les débuts du journalisme dit à sensation. La lâcheté est aussi représentée par les forces de l'Ordres dont l'inspecteur, soumis au diktat de la famille royale et de ses protégés. 

Comme son sous titre l'indique, il s'agit d'une "autopsie" du meurtrier. Il n'y a pas de mise à distance entre le lecteur et le tueur puisque les auteurs ont la volonté de s’immiscer dans son esprit, saisir les méandres de sa pensée et comprendre comment il en est arrivé là. Avec Campbell, le lecteur est parfois directement à la place de l’éventreur. Lugubre et pourtant si humain, c'est une histoire de Jack L'éventreur bien éloignée des autres versions connues. 

 

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