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21 juillet 2012

Manu Larcenet, Blast, 2009

blast

Cette fois-ci, Manu Larcenet change totalement de registre. Elle est bien loin, la petite histoire du banlieusard installé en pleine nature savourant les plaisirs simples de la vie.

C'est un projet ambitieux mettant en scène Polza, un personnage au physique difficile, alors interrogé par la police pour une tentative de meurtre sur une jeune fille. Conscient du dégoût qu'il provoque, il l'assume totalement et déroute les policiers. Au lieu de répondre franchement à l'interrogatoire et parler directement de son implication dans l'affaire, il détourne la conversation et raconte son parcours. Les inspecteurs, n'arrivant décidément pas à cerner le personnage, décide d'écouter plus ou moins avec patience. Il leur révèle alors son errance, seul en pleine nature, sa quête incessante de ce qu'il appelle le "Blast", une sensation et conscience forte qui a bouleversé sa vie et tout son être. Cet ancien écrivain a décidé lui même de vivre comme un clochard, avec pour but ultime de se rendre à l'île de pâques. 

La garde à vue passe alors de l'entrevue tendue aux souvenirs évocateurs de la personnalité de Polza. Sans retenue, il livre ses rencontres, bonnes ou mauvaises, l'agonie de son père, la mort de son frère, son retour à l'état de bête... Parfois, il en devient même touchant mais le retour à la réalité par les interventions des policiers redonne au lecteur de la distance. Des passages troublants, voir malsains, dérangent, pouvant provoquer chez le lecteur un certain malaise. Impossible de savoir s'il dit la vérité, s'il l'enjolive, s'il est fou ou bien s'il s'agit d'un manipulateur.

L'histoire est lente à démarrer, le lecteur ne sachant toujours pas au bout de 200 pages si Polza est un dangereux criminel ou un simple malchanceux. Néanmoins, le texte est brillant et prometteur. Le dessin est lui surprenant, différent des autres séries déjà évoquées ici et ici de Manu Larcenet. Il semble revendiquer le laid, déjà présent sur la couverture. Avec une maîtrise de la palette noir et blanche et ses nuances, le dessinateur réussit à transposer la noirceur et la laideur du personnage et de son histoire. 

Une série qui ne plaira pas à tout le monde par son style étonnant et la lenteur du scénario. Personnellement, j'attend avec impatience la suite !

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