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27 mai 2012

Svetlana Alexievitch, La Supplication - Tchernobyl, chronique du monde après l'apocalypse, 1997

9782290343609Nous connaissons tous la catastrophe de Tchernobyl et son impact sur l’environnement. Mais que savons-nous exactement du drame humain et animal, de leurs séquelles et de leurs traumatismes ? Quels bouleversements dans leur quotidien et quels affects dans leur propre vie ?

L’auteur nous laisse découvrir au fur et à mesure des témoignages, des hommes et des femmes victimes de l’erreur humaine, non assumée. Les différents témoins permettent d’anticiper plus largement le phénomène, d’intégrer un maximum de points vue. Il s’agit des habitants de Pripiat et ses alentours, de simples civiles aux hommes et femmes qui ont travaillé pour le nucléaire avant et après Tchernobyl ainsi que leurs proches.

C’est l’après Tchernobyl qui est mal connu, c’est, comme on le constate alors très vite, quelque chose dont on ne parle pas. Certains, souvent les plus anciens, ont continué à vivre normalement, à cultiver leur jardin, élever leur bétail et se rendre au marché. A quoi bon s’inquiéter de la radiation puisqu’elle est invisible ? Attaché à leur terre, ils sont nombreux à n’avoir pus la quitter soit par ignorance, sous le mensonge des autorités, soit par refus de quitter leurs racines, assumant ainsi les conséquences.

Il nous est dévoilé des bribes de souvenirs, comme cette femme enceinte qui n’a pus abandonner son mari pourtant irradié. Celle-ci nous raconte comment elle l’a accompagné jusqu’à sa mort et quels effets dévastateurs ont touchés leur santé, sans taboue, c’est ainsi qu’elle se livre.

On comprend alors combien des familles entières ont été meurtries, anéanties. Entre horreur fantasmée et réalité, les animaux disparaissent ou mutes, les hommes et femmes meurent les uns après les autres de maladies douloureuses et incurables, les bébés, s’ils survivent, ont des malformations abominables…

Dans ces aveux, on retrouve l’esprit soviétique, solidaire, héroïque pour certains, mais aussi le fatalisme et parfois le désespoir.

C’est un reportage difficile à lire car malgré une certaine pudeur, les témoins dévoilent quelques fragments de leur vécu, parfois sans détour. Les émotions sont fortes, à lire petit à petit. 

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